Baloum n’est pas un village, mais un ensemble de villages. De façon générale, le groupement des villages Baloum est entouré de cinq autres groupements : Bamendou, Bansoa, Bamendjou, Fotouni, Fomepia. Ces groupements de nos jours appartiennent à trois départements de la région de l’Ouest du Cameroun : Haut-Nkam, Hauts Plateaux, Menoua (dont Baloum fait partie). Notons que les limites de Baloum ont été modifiées au cours de l’histoire. Très souvent les modifications ont été précédées par des luttes fratricides. Du côté de Fomepia, la limite originelle est le lieu sacré dit Melounvou, vers Bamendou c’était le cours d’eau Mecheung, vers Bansoa le carrefour Michel Penka (Gwouang) et la route qui y va jusqu’au carrefour Baloum, vers Bamendjou c’était le lieu sacré situé au carrefour Tchum.
Le groupement Baloum est constitué essentiellement des Bamiléké et des Borroros (en minorité). En dehors de cette minorité, la population appartient à la zone linguistique YEMBA. Sa variété dialectale est désignée par les linguistes par le terme « Yemba Sud-est » par opposition à « Yemba-Centre » (Foto, Bafou…) « Yemba-Nord », etc.
Le nom Baloum aurait été donné par un chasseur parti de Foréké pour une partie de chasse. A son retour, et pour décrire cet endroit nouveau où la chasse a été miraculeuse, il utilisa le terme « LO » désignant les nuages qui caractérisent jusqu’aujourd’hui ce coin de la chaîne des montagnes de l’Ouest. Le terme a désigné, puis ses habitants : PEH-LOU. Le vocable « BEH » dominant dans le Ndé, Mifi… a alors remplacé celui de « PEH ». PEHLOU ou bien BALOUM signifie donc les gens de LO/LOUM. En général, les Baloum sont des Bamiléké. En langue locale, « nekeu, keukeu.. » désigne les ravins. Les PEUHNEKEU désigne « les gens habitant les ravins ». Le colon a transcrit ce terme en Bamiléké.
La chefferie est l’institution traditionnelle chargée d’administrer le
groupement. La généalogie reconnaît à ce jour 12 chefs supérieurs à
Baloum. Mais il ne faut pas croire que Baloum existe à partir du règne
du premier. Non ! ce premier s’est tout simplement imposé son autorité
en profitant d’un certain bicéphalisme ambiant à son arrivée. Et comme
cela se passe très souvent dans des communautés en voie de
construction, les gens peuvent se liguer pour méconnaître l’autorité
de quelqu’un dont ils veulent se débarrasser afin de mieux coopérer
avec le nouveau chef. On distingue donc :
        1. KEPANTANT
        2. FEUBOU
        3.
TAHMEZAK
        4. NGANNEKOUET
        5. TASGHA
        6. KEMLO
        7. TCHOUNVOU
        8. DJOUFFO
        9.
KUEDA
        10. PAGWI
        11. POKAM PAGWI MAURICE
        12. NOSSI POKAM CHARLY CONSTANT
Il faut cependant émettre des réserves sur cette généalogie qui ne
ressort pas le règne de DJEUFEGUEU. Ce dernier a pourtant régné et fut
déshérité. De même KEMLO n’a pas terminé son règne. Sa cour l’a
déshérité au profit de son frère. On lui reprocha son égoïsme. Pour le
déshériter, sa cour simula un attentat et, afin d’assurer sa sécurité,
on l’entraîna à SAGHA, zone inhabitée, le convainquit qu’une retraite
s’imposait, le temps de rétablir l’ordre. Ce fut plutôt le temps de
faire entrer son frère au « Laakem ». Après l’intronisation de ce
dernier, on le fit revenir au village et son frère le consola avec le
titre de « Wouba Kemlo » dont beaucoup d’entre nous connaissent le
successeur et la concession. Le chef DJOUFO qui a eu pour adjoint
Kuékemgang, est celui qui a donné à Baloum sa physiognomonie
socioculturelle actuelle. Le chef KUEDA est l’homme de transition
entre les allemands et les français. Les « Kuete » i.e. les adjoint de
Pagwi et Pokam sont encore vivants.